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Par Marine S. Publié le 15 novembre 2011 à 10h21 Du 2 au 11 novembre, c'est une version complètement revisitée du très célèbre Hamlet de Shakespeare par Vincent Macaigne qui s'installe à Chaillot, avec Samuel Achache dans le rôle d'Hamlet. Moderne, mais pas pour autant moins fou de rage, le Hamlet de Vincent Macaigne joue le rôle du révélateur dans ce monde étroit, confiné et où le mal être y est perpétuel. Le personnage voit une Europe calfeutrée, et décide de secouer ces immobiles qui vivent dans la cette pièce, Macaigne va encore plus loin que la tradition Shakespearienne car il va jusqu'à piocher dans la légende danoise dont s'inspira Shakespeare. Il y parle de l'enfance d'Hamlet, de ses amours...Au moins j'aurai laissé un beau cadavre à Chaillot du 2 au 11 novembre, à 19h30, 14h30 le dimanche. Tarifs de 24 à 32€À lire aussiQue faire ce week-end à Paris avec les enfants, ces 20 et 21 août 2022Que faire cette semaine à Paris du 15 au 21 août 2022
Cesderniers ont été interrogés, en partant d’un récit de vie, sur la présence, au moins intellectuelle, du cadavre et du ressenti face à lui, tout en suivant la chaîne opératoire de la discipline.À chacune des étapes de terrain (diagnostic, fouille, enregistrement, prélèvement), le cadavre est assez peu présent dans les esprits. Lors de la phase de détection et de
VINCENT MACAIGNE Au moins j’aurai laissé un beau cadavre Ouaoh ! Autant le dire tout de suite, ce Macaigne a les cojones bien arrimées ! Et sa troupe, bande furieuse de comédiens sous speed, n’a rien à lui envier… Le Cloître des Carmes accueille jusqu’au 19 juillet cette version étourdissante du Hamlet, un théâtre absolument brutal, inouï, et brut de décoffrage, tel que devait sans doute le pratiquer le grand William avec ses acteurs du Londres élisabethain. Et ça déménage ! Au plateau, totalement bordélique, envahi d’une quantité de trucs improbables distributeurs de boissons au lointain, fosse pleine d’eau boueuse au proche, publicité lumineuse de fête foraine sur laquelle on lit ici il n’y aura pas de miracles »… un bateleur de foire, digne des camelots du XVIe, expert de la harangue et de la retape sans complexe, ouvre ce Beau cadavre par son adresse ultra-cocainée à un public qui s’installe à peine. Et c’est parti pour trois heures de théâtre fulgurant, truculent, hénaurme, une performance hallucinée, à bout de souffle, dont personne ne sortira indemne, pas plus le public que les comédiens survitaminés et infiniment shakespeariens. Une bande de dingues purs qui produisent un show radical, un théâtre de tréteaux quelque part entre les Monthy Python et Rabelais… Un truc monstrueux, en vérité. Superbes comédiens, au demeurant, parfaitement raccords avec le délire mégalomaniaque du metteur qui ne leur épargne rien. Merveilleuse bande de fous qui pourraient très bien avoir fourbi leurs premières armes à la Royal Shakespeare Company, tant leur puissance de jeu et leur gouaille est impressionnante. Ce Macaigne-là est un vrai chantier, un bazar in progress mais savamment réglé, où paradoxalement rien ne doit vraiment être laissé au hasard. De la scénographie délirante mais on ne dévoilera rien aux performances déclamatoires et physiques des comédiens, de l’amoncellement de trouvailles scéniques et d’accessoires, à l’impeccable direction d’acteurs, tout dans la mise en scène de Macaigne est d’une maîtrise absolue. Puisant à l’origine du premier Hamlet, ce conte danois qui avait inspiré le grand Will, cette orgie barbare de sang et de théâtre, de cadavres et d’excès en tous genres, ce Shakespeare sauce Macaigne est un monstre de théâtre de foire, d’une consanguinité absolue, et d’une férocité réjouissante. Une farce en direct de l’Enfer, où une bande de fous sanguinaires s’entretuent pour le plaisir, baisent comme des bêtes et boivent comme des soudards. Au milieu de ces malades survoltés, un Hamlet hystérique et mégalo, un animal violent définitivement hors-normes qui se joue dans le sang et le stupre de la folie des hommes. Théâtre-gigogne, comme toutes les grandes oeuvres de Shakespeare, ce Hamlet-là est aussi une fabuleuse allégorie du théâtre, une réflexion poussée à l’extrême sur la quête de représentation de l’innommable, de l’immontrable. Du monstre. Une tragédie par bêtise », comme le dit si bien Vincent Macaigne, que cette fable parfaitement immorale et terriblement juste, qui nous ramène à la chair, à la brutalité féroce de la chair, et à la violence originelle de l’homme. Magistral. Marc Roudier Au moins j’aurai laissé un beau cadavre / Vincent Macaigne / Cloître des Carmes / s’est joué du 19 au 29 juillet à h. Prochaines dates du 2 au 9 novembre 2011 Théâtre National de Chaillot / du 16 au 25 novembre 2011 MC2 – Grenoble / du 5 au 6 janvier 2012 La Filature – Mulhouse / du 11 au 12 janvier 2012 L’Hippodrome – Douai Photo Christophe Raynaud De Lage
DansAu moins j’aurai laissé un beau cadavre, d’après Hamlet de Shakespeare, le jeune metteur en scène va jusqu’au bout dans l’excès et dans l’épuisement des énergies. On Rien de commun entre l’Hamlet que Philippe Torreton joue cet été aux Nuits de Grignan ce splendide village de la Drôme dans une mise en scène de Jean-Luc Revol – une belle concision, une condensation habile sur les péripéties mais un acteur si peu fait pour ce rôle qu’il endosse dans l’énergie et sans la moindre songerie métaphysique ! – et l’adaptation par Vincent Macaigne d’Hamlet rebaptisé sans complexe Au moins j’aurai laissé un beau cadavre qu’on reverra au théâtre de Chaillot en novembre. Macaigne s’en prend au bien-faire et à la culture élégante en réinventant la légende du prince du Danemark dans un univers glauque de soirée faubourienne et sanglante. Les personnages jouent la trame shakespearienne mais disent, souvent hurlent, un texte volontiers ordurier, dans un décor boueux, aquatique, sanguinolent où surgira un château gonflable sur lequel dérapent des acteurs de plus en plus nus. Ça éructe, ça cogne, ça inonde. Face à cela, il faut avoir le cœur bien accroché et ne pas porter son habit du dimanche quand volent la boue et l’eau rougie ! Dès la première seconde, lorsque le public est interpellé par un chauffeur de salle, le langage charrie les mots les plus crus, et les acteurs, tous incroyables, se roulent dans la fange, se battent ou s’étreignent, se déshabillent, se souillent, glissent, tombent au fond des fosses ou montent au sommet du décor. Le bon goût est rarement au rendez-vous il est même interdit !, mais l’énergie, l’aplomb, l’insolence, le défi sont là. Surtout, dans ce torrent de fureur provocante, il y a des moments de confession, de sincérité, d’humanité bouleversants. Ce mariage de la tragédie avec les cités et la fête foraine n’était pas totalement prêt à Avignon, puisque l’équipe, dépassée par l’ampleur de son entreprise on admire une implication qui doit mettre les corps et les voix au bout du bout du rouleau n’avait pu terminer son adaptation du dernier acte. Hamlet ne finissait pas ! Il n’y avait pas sa mort concluant un duel truqué ! On attend la version complète, ce qui risque d’augmenter encore la durée. Mais, un peu plus court ou un peu plus long, ce spectacle submerge le spectateur, le laissant choqué, incrédule et impressionné face à ce superbe coup de sang partagé par une jeune équipe en folie. Au moins j’aurai laissé un beau cadavre d’après Hamlet de William Shakespeare, adaptation, mise en scène et conception visuelle de Vincent Macaigne, scénographie de Benjamin Hautin, Vincent Macaigne, Julien Peissel, accessoires Lucie Basclet , lumières de Kelig Le Bars, son de Loïc Le Roux, assistanat de Marie Ben Bachir, Avec Samuel Achache, Laure Calamy, Jean-Charles Clichet, Julie Lesgages, Emmanuel Matte, Rodolphe Poulain, Pascal Rénéric, Sylvain Sounier. Théâtre de Chaillot, tél. 01 53 65 30 00, du 2 au 11 novembre. Durée 4 h. Cemardi 29 mars, 342 Andre Helena vous attendent à prix réduit sur notre plateforme e-commerce. Sur le neuf comme avec un produit Andre Helena occasion, profitez de l'ensemble de nos avantages client exclusifs pour faire un maximum de bonnes affaires. Comme l'utilisation d'un code promo Andre Helena et l'activation d'une remise immédiate. Jezza McMurphyModératueur Messages 13776Age 30Groupe 8===D-',',D - ; Date d'inscription 21/02/2007Sujet Au moins j'aurais laissé un beau cadavre de et par Vincent Macaigne Ven 4 Nov 2011 - 1614 Pièce de théâtre écrite et montée par Vincent Macaigne qui s'est inspiré de Hamlet de Shakespeare. Macaigne est réputé pour ses mises en scènes provocs, ici il malmène bien l'histoire de Hamlet tout en conservant l'esprit. Ca passe à Chaillot au Trocadéro, et ça va sûrement passer en province je sais qu'ils vont jouer à Orléans. Franchement j'ai adoré, c'est assez ouf, y a beaucoup de sexe et de violence autant verbale que physique, et c'est assez drôle aussi, parfois absurde. Faut quand même avoir une certaine approche du théâtre, parce qu'ils font des propositions osées, mais pour ceux que ça intéresse hésitez pas c'est une vraie expérience par contre c'est 3h30 avec entracte de 20 minutes mais on voit pas passer le temps. esthétiquement c'est très beau surtout la deuxième partie, et c'est bouscule vachementShad Les Cris 20 Messages 9723Date d'inscription 14/09/2011Sujet Re Au moins j'aurais laissé un beau cadavre de et par Vincent Macaigne Mer 7 Déc 2011 - 2059 jeposteunpeupourcomblerlevide-La pièce est fidèle a Hamlet ou les références ne se ressentent pas sur scène ?Jezza McMurphyModératueur Messages 13776Age 30Groupe 8===D-',',D - ; Date d'inscription 21/02/2007Sujet Re Au moins j'aurais laissé un beau cadavre de et par Vincent Macaigne Mer 7 Déc 2011 - 2334 dans la trame ouais, pis c'est les mêmes personnages. Après c'est contemporain donc en gros quand tu regardes bah ça a rien à voir en fait, ça baise, ça frappe, ça gueule... enfin c'est

Aumoins j'aurai laissé un beau cadavre. 227 likes. "Au moins j'aurai laissé un beau cadavre"Adaptation du conte original d'Hamlet par Vincent MACAIGNE

Publié le mardi 18 octobre 2011 à 16h25 Avec Samuel Achache, Laure Calamy, Jean-Charles Clichet, Julie Lesgages, Emmanuel Matte, Rodolphe Poulain, Pascal Reneric et Sylvain Sounier Un Hamlet en colère comme on ne l’a jamais vu. Pertinent et audacieux, le metteur en scène Vincent Macaigne présente une version très libre et contemporaine de la pièce de Shakespeare. Ça sent bizarre… Il y a quelque chose de pourri. On étouffe, ça manque d’air. Hamlet ou la dénonciation d’un monde confiné, replié sur soi. Hamlet selon Vincent Macaigne joue le rôle d’un révélateur. Ce qu’il voit uneEurope calfeutrée, apeurée . Hamlet va secouer tout ça. Il a soif d’absolu. Est en quête de vérité. Après un Idiot ! présenté en mars 2009 au Théâtre National de Chaillot – librement adapté du roman de Dostoïevski – à la beauté convulsive, drôle, saturée et surtout passablement énervé, Vincent Macaigne embraye sur Hamlet, un idiot » lui aussi à sa façon. Du prince Mychkine au prince du Danemark, il n’y a qu’un pas ou presque. Car Hamlet met les pieds dans le plat, fait exploser les codes, ouvre l’espace du plateau, le viole, est violé par lui. Vincent Macaigne aborde la pièce en remontant à la légende danoise dont s’inspira Shakespeare. Il imagine Hamlet enfant, amoureux d’Ophélie. Un Hamlet qui prendrait sa source dans le conte. Au moins j’aurai laissé un beau cadavre Mais aussi un Hamlet du XXe siècle . La brume s’est dissipée. C’est en pleine lumière qu’apparaît le fantôme du père. Hamlet affronte la réalité avec les armes du théâtre. Un théâtre qui agirait comme révélateur ; dont l’objectif est de dévoiler le monde tel qu’il est, dépouillé de ses illusions ; le théâtre de Vincent Macaigne. Hugues Le Tanneur Présentation Le conte originel danois dont Shakespeare s’est inspiré pour écrire Hamlet nous servira de point de départ, telle une “Bible”. Il s’agit de créer l’espace dans lequel exploseront la violence et l’art d’Hamlet, personnage en quête d’absolu et de vérité, et de prolonger le cri désespéré de Shakespeare lui-même implorant par la chair d’Hamlet la vérité. Nos recherches tendront vers cette question qu’est-ce que ne pas avoir sa place quand on est en colère ? Hamlet est un appel à la colère. Un appel d’air en germe dès l’enfance. Hamlet se retourne contre sa propre génération qui s’est soumise à l’acceptation. Il l’appelle à la colère. Il travaille comme nous à emmener la génération prochaine. C’est la seule chose à faire, pour Hamlet, pour nous. Un sacrifice pour la suite. Au moins j’aurai laissé un beau cadavre Au moins j’aurai laissé un beau cadavre sera bien sûr l’histoire d’un poète d’un homme de théâtre. Dans un monde où la chair et la violence sont recluses, qu’est-ce que l’absolu? Dans un théâtre fermé, qu’est-ce qu’un geste pulvérisateur ? Nos interrogations seront parallèles, un monde s’asphyxie et que fait l’art existe-t-il encore, et comment ? Nous ne voulons pas coller au texte de Shakespeare mais en révéler les puissances contradictoires quand le royaume étouffe, il n’y a pas d’autre choix pour la jeunesse que de s’exalter, pas d’autre choix pour Hamlet que de venir trouer ce qui l’entoure. Cette quête de l’absolu, c’est une nécessité inscrite dans la chair de chacun de nous depuis le début de notre travail. Nous la poursuivrons dans un rapport naïf et violent au conte, en refusant absolument l’abstraction et le cynisme. Tout sera expérimenté sur le plateau en improvisations, de façon brute, avec la liberté d’y ajouter mes propres textes, ceux des comédiens, des extraits de journaux, les textes de Sénèque, ceux de Nietzsche, ou d’autres encore. Nous partirons d’une rage, de son germe on voit Hamlet et Laerte enfants. Hamlet et Ophélie sont déjà amoureux. Déjà les enfants jettent des pierres, lancent des mots racistes, c’est une société ludique et cruelle, violente qui émerge. La civilisation semble reprendre le dessus mais elle évolue dos à une jeunesse qui exulte. Le Danemark se capitonne, se protège de plus en plus, et s’embourgeoise. Nous allons jouer face à ce repli. Au moins j’aurai laissé un beau cadavre Nous voulons un espace concret pour évacuer toute tentation de placer Hamlet dans les nimbes et la brume . Nous serons dans le réel et dans sa vérité grotesque. La scénographie sera concrète, elle sera déterminée par la profusion des corps. C’est un fantôme dégagé de tout brouillard et de toute aura qui parlera à Hamlet. Il sera en chair et en odeur, le père réincarné. Nous écartons la question de la folie, pour tout recadrer sur la violence du geste. Shakespeare inscrit le théâtre au coeur du plateau. Hamlet prend le théâtre comme un engin de la réalité et de vérité. Nous voulons faire de cette matière un objet théâtral brut , un geste en quête de vérité, un pamphlet sur l’art et la culture . Ce qui nous intéresse préserver l’humour et le burlesque de cette tragédie qui n’est tragédie que par bêtise. Faire un théâtre sale et sans politesse, qui ne soit pas l’instrument d’une pensée ou d’un discours, mais qui se dépouille au contraire de toute intelligence pour révéler la naïveté, l’absurdité et la poésie de ses situations. Vincent Macaigne, septembre 2010 Au moins j’aurai laissé un beau cadavre Le théâtre de Vincent Macaigne Animé par la farouche volonté de faire entendre la voix du théâtre dans un monde en crise, le comédien Vincent Macaigne est devenu metteur en scène pour s’exprimer sur un plateau transformé en champ de bataille des corps et des idées. Affrontant goulûment la mort à travers différentes versions d’un Requiem sans cesse retravaillé, la combattant par une débauche d’artifices revendiqués et magnifiés, il assène avec force sa confiance en un art théâtral capable de maintenir l’homme débout. Jouant d’une certaine forme de naïveté dans sa rencontre avec les mythes fondateurs, il sait construire sa déconstruction, refusant toute gratuité, mais défendant l’urgence de l’acte artistique. C’est cette urgence qui a également fait de lui un auteur, mêlant sa voix à celle des grands dramaturges qu’il admire Shakespeare ou Dostoïevski. Réécrivant L’Idiot, il charge le héros de ses propres angoisses et de ses propres espoirs qu’il parvient à faire incarner par des comédiens auxquels il demande un engagement physique total. Une implication de chaque instant qui les oblige à ne pas faire semblant, à prendre tous les risques pour faire surgir la vérité qui se cache derrière les rituels d’un théâtre bousculé. Aller jusqu’au bout de l’action, ne rien négliger pour réchauffer les rêves et même les accélérer, opposer à la violence du monde la violence d’un art où la parole est directement adressée, qu’elle soit cri de colère, de désespoir ou d’amour pour une humanité malmenée, voilà tout ce qui se retrouve au coeur du travail de Vincent Macaigne, joyeux désespéré qui ne s’avoue jamais vaincu. Jean-François Perrier, pour l’édition 2011 du Festival d’Avignon Vous trouvez cet article intéressant ? Faites-le savoir et partagez-le.
Macabredécouverte à Londres. Le corps d’une femme a été retrouvé près du palais de Kensington le samedi 29 août dernier. Si ce palais est d’ordinaire habité par Kate Middleton, son S’il y a un reproche que l’on ne peut pas adresser à Vincent Macaigne, c’est de faire les choses à moitié. Dans Au moins j’aurai laissé un beau cadavre, d’après Hamlet de Shakespeare, le jeune metteur en scène va jusqu’au bout dans l’excès et dans l’épuisement des énergies. On ressort de là en en ayant pris plein la face et avec le désir de hurler à notre tour. Quelques indices nous mettent sur la voie de ce qui nous attend, dès le hall du Palais Chaillot. A la recherche de notre porte pour entrer dans la salle Jean Vilar, on se voit distribuer des obturateurs, comme aux concerts de hard-rock. En descendant les marches, on entend un bruit sourd. On se précipite pour voir ce qu’il se passe, ce que l’on rate, et on découvre qu’un comédien a fait descendre une centaine de jeunes sur le plateau, qui applaudissent et chantent avec lui, déchaînés. Le message est assez clair ce que l’on va voir est du théâtre libéré des conventions, dans lequel les comédiens s’adressent à nous, constamment conscients de notre présence, et dans lequel les rires et les cris des interprètes et du public sont débridés. Le décor composite, qui fait se côtoyer des stèles funèbres ornées de fleurs et des distributeurs de boisson, un mobil home et une tombe ouverte remplie d’un liquide non identifié sur le devant de la scène – qui oblige les premiers rangs à se protéger derrière des bâches en plastique – finit de séduire notre tolérance et de nous préparer pour le meilleur et pour le pire. Dès qu’il est question de réécriture, l’équation se formule en termes de fidélité et de liberté. Avec Macaigne, il est difficile – voire inutile – de trancher. Les personnages et les principaux épisodes sont ceux de Shakespeare le père d’Hamlet est mort, et le mariage de sa mère et de son oncle fait suite au deuil un peu trop rapidement aux yeux du fils. Le fantôme du roi décédé, la mise en abyme du théâtre et l’amour d’Ophélie répondent eux aussi présents à l’appel. La langue en revanche, à part l’incontournable être ou ne pas être », est remodelée de fond en comble. Claudius appelle Hamlet enfant pourri gâté » qui plombe la joie de la noce, alors que lui est accoutré d’un costume de banane le jour de son mariage, et qu’il est le seul à s’être déguisé malgré son message Facebook aux invités. Le ton est donné et il n’est pas lieu de s’offusquer. La violence de la pièce d’origine est mise en acte et les comédiens n’hésitent pas une seconde à se jeter dans la tombe pleine d’eau du roi, à se rouler dans la boue et à s’asperger de faux sang. Leurs cordes vocales s’usent à force de crier et ils courent partout sur le plateau et parmi le public, qui n’hésite pas à se lever pour livrer passage. Mais les encouragements tout aussi énergiques de Macaigne, du haut de la régie, n’autorisent aucun répit. A l’entracte, alors que la chanson Sara perche ti amo » est diffusée dans tout le théâtre, des traces de boue et d’eau dans les marches chatouillent notre curiosité et nous encouragent à rester, à ne pas rejoindre encore notre confort douillet. Un plateau plus ou moins nettoyé nous attend pour cette seconde partie, plus sombre encore et plus éprouvante. Les rares moments de beauté sont éphémères, échouant à trouver leur place dans cet univers. Les salves de serpentins et le nuage de paillettes dorées retombent au sol et se mélangent à la boue et au sang. Le château gonflable qui s’élève et envahit la scène retombe sur lui-même, malgré les efforts désespérés de Claudius pour le redresser. Heureusement, les émotions provoquées, du rire à l’indignation, et la sollicitation des comédiens à se lever et applaudir chaque communication du roi, permettent de se reprendre, de reprendre conscience de soi-même. C’est indispensable vue la puissance des gestes et des paroles qui nous frappent. Macaigne et sa troupe sont bien conscients de tous les effets qu’ils produisent et en jouent. Le faux sang est bien du faux sang, il ne sert à rien de hurler et de pleurer ; les paillettes qui s’envolent au-dessus de la scène s’envolent grâce à Lucie, la régisseuse, il ne faut pas se laisser tromper ; et si le geste prend le dessus sur la parole, au point qu’on ne comprend parfois plus rien, c’est parce que ce ne sont pas les mots qui comptent, mais l’acte de crier dans le micro lui-même. La scène et les comédiens sont mis dans tous leurs états pour mener le drame à son terme le bain de sang final survient enfin, littéralement représenté sur scène dans le bocal qui contient quatre ou cinq corps peinturlurés de rouge. Les moutons amenés sur scène pour la fin s’effraient un peu de ce carnage, et l’enseigne lumineuse qui domine la scène depuis le début clignote Il n’y aura pas de miracles ici ». Trempés de la tête aux pieds, les comédiens revêtent un peignoir vite tâché et viennent saluer, en compagnie des régisseurs, pour qui le spectateur éprouve une certaine compassion. En remontant les marches, certains crient au massacre de Shakespeare et d’autre se réjouissent de n’avoir pas passé une soirée mortelle à regarder un Hamlet trop classique et trop rangé il faut choisir son camp et s’y tenir. F. pour Inferno Pour en savoir plus sur le spectacle, cliquez ici. VU: Au moins j’aurai laissé un beau cadavre / Vincent Macaigne / Cloître des Carmes / Jusqu’au 19 juillet / 21.30 h. Ouaoh ! Autant le dire tout de suite, ce Macaigne a les Publié le lundi 11 juillet 2011 à 20h38 Vincent Macaigne, Au moins j'aurais laissé un beau cadavre. C’est le spectacle qui fait le "buzz" à Avignon "Au moins j’aurais laissé un beau cadavre", une mise en scène de Vincent Macaigne, adaptée d’Hamlet de Shakespeare, et présentée au Cloître des Carmes, séduit la critique comme le pourtant, il me faut modérer ici l'enthousiasme général… > Avignon 2011 le dossier les chroniques quotidiennes Difficile d’être à contre courant quand tout le monde, ou presque, semble unanime. Devant le travail de ce jeune metteur en scène, Vincent Macaigne, je me sentais un peu perdue. Qu’est ce qui peut séduire le public que je n’arrive pas à voir ? c’est la question que je me suis posée pendant les 4 heures que durait la représentation. Macaigne adapte "Hamlet" à sa sauce. Comme dans ses précédents spectacles, il joue sur le plateau une sorte d’urgence absolue qui prend à bras le corps un texte totalement réécrit ou presque, un public fréquemment pris à partie, des acteurs ultra sollicités et une scène qui ressemble à un vaste capharnaüm. Le mode est hystérique. Ca hurle quasiment tout le temps. Musique à fond et débauche de corps qui se jettent dans la bataille. C’est sûr, il y a de la vie. On voit bien la rage qui anime la troupe, qui la propulse sans ménagement dans une brutalité continue. On voit bien que pour Vincent Macaigne, le théâtre est le lieu où doivent se hurler désir de vie et pulsion de mort. Ce théâtre est physique, sensuel, sexuel. On s’y met à poil avec une évidence confondante. On y mélange fumigènes, lumières vives et jets d’hémoglobine. On y interpelle le spectateur avec force. Bref, tout est là pour que ce même spectateur reste littéralement scotché devant le tableau furieux qui s’offre à ses regards. Et pourtant, loin d’être scotchée, je me suis peu à peu retirée de cette cérémonie, ne trouvant aucune porte d’entrée dans ce qui, à mon sens, ne développe qu’une tension de surface. Une tension sans fondement réel, uniquement axée par exemple sur les putain merde » criés à répétition ou le haut niveau des décibels . Est-ce que ce théâtre là est si contemporain ? Pas sûr. Oui, Macaigne casse les formes. Mais, en produit-il une nouvelle ? Je n’en suis pas vraiment convaincue et à mes yeux, ravager une scène en misant tout sur l’exhibitionnisme et l’hystérie ne signifie pas forcément mettre en scène. " Au moins j’aurai laissé un beau cadavre", d’après "Hamlet" de William Shakespeare. Cloître des Carmes. Jusqu’au 19 juillet. tfwGz.
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